Ferme pédagogique

Mots-clés : Animaux, cheval, mouton, chèvre, vache, oie, poule, coq

 

 

Parlons un peu d’archéozoologie :

Des vaches, des moutons, des poules… mais pas tout à fait les mêmes que ceux que nous connaissons aujourd’hui. Comment peut-on connaître l’allure, la taille, la morphologie des animaux du Moyen-Age ? En faisant de l’archéozoologie, c’est à dire en étudiant leurs restes, et notamment leur os. Un seul os peut attester la consommation du cochon, du mouton, indiquer l’âge d’abatage de l’animal, sa taille au garrot, son sexe, sa santé, la façon dont il a été tué, cuisiné… Vaches et bœufs sont de petites tailles ( 110/120 au garrot pour les vaches, 125/135 pour les bœufs ) alors qu’aujourd’hui leur morphologie est plus grande… Au Moyen-Age, une paire de vache que l’on attelle à l’araire, est indispensable sur une seigneurie. Et l’on ne saurait se passer de son fumier, pas plus que de son travail et de son lait. Ce qui explique que l’on n’abat une vache que lorsqu’elle est trop vieille pour travailler, c’est à dire pas avant 15 ou 20 ans. Peu importe, car au contraire des seigneurs, les paysans préparent leur viande bouillie, rarement grillée…

 

Sur la Seigneurie, les élèves et leurs enseignants pourront découvrir des ovins, des caprins, des bovins, des équidés ainsi que des volailles …

 

Bestiaire au Moyen Age

 

Le mouton (Ovis aries) est un mammifère domestique herbivore de la famille des bovidés, de la sous-famille des Caprinés et du genre Ovis. L’animal jeune est l’agneau (féminin: agnelle), la femelle est la brebis et le mâle est le bélier.
 
C’est un mammifère ruminant qui est présent aujourd’hui surtout sous sa forme domestiquée, bien que six espèces sauvages existent toujours. À l’instar de tous les ruminants, les moutons sont des ongulés marchant sur deux doigts (Cetartiodactyle).
 
Le mouton de Jacob : Il semblerait que ce mouton soit originaire du Moyen Orient pour certains des pays nordiques pour d’autres. Il aurait été introduit en Ecosse depuis 400 ans. Le mouton de Jacob est un mouton considéré comme « primitif ». C’est une petite race, rustique, à la robe pie (blanc avec des taches noires avec quelques variations de teintes de couleur), polycerate (multi-cornes). Le mouton de Jacob peut avoir de deux à six cornes, mais le plus souvent en a quatre. Les cornes lui servent à trouver sa nourriture dans sa région d’origine. Les mâles sont plus grands et plus forts que les femelles et leur cornes sont également plus développées. La couleur la plus commune est en noir et blanc. Les moutons de Jacob sont généralement élevés pour leurs laine, la viande et les peaux .Ils ont été utilisés comme animaux de garde pour protéger les biens agricoles de vol ou de vandalisme et défendre d’autres animaux contre les prédateurs.
 

Le saviez vous :  C’est à Hedeby, un port de commerce Viking au Danemark, que l’archéozoologie nous a apporté des traces de l’existence de cet animal !

 

La chèvre est une espèce de mammifère herbivore ruminant appartenant à la famille des bovidés, sous famille de caprins. La plupart du temps, les chèvres sont domestiquées, mais on les trouve aussi à l’état sauvage. Leur domestication est ancienne (au moins VIIIe millénaire av J-C). On les élève pour leur lait, leur cuir, leur poil et leur viande.

 

La chèvre a toujours eu une place majeure dans notre culture :

Chez les nordiques, la chèvre symbolisait la corne d’abondance : la chèvre Heidrun broute les les feuilles de l’arbre Loeradhr qui se tient sur le Valhalla. De son pis coule le limpide hydromel dans les coupes des Einherjar.

Chez les Grecques, la chèvre Amalthée nourrit ZEUS

 

Chez les Romains, on sacrifiait des chèvres au Dieu de la fertilité et les prêtres  couraient dans les rues en touchant les femmes ,de morceaux de peau de chèvres pour les rendent fertiles ou faciliter les accouchements.

 

Le saviez vous ?

Cette fête correspond aux origines de notre St Valentin !

Au Moyen Age, il n’existe pas de paysan sans au moins une chèvre. Cet animal est très répandu dans nos campagnes européennes. Et donc le peuple au contact des chèvres développe l’analogie avec la femme. La chèvre est propre, fidèle à l’éleveur, délicate pour l’alimentation, chimérique, et très maternelle avec ses petits. D’ailleurs quand une femme ne peut allaiter son bébé, le lait de chèvre sert de substitut.
 
 

L’oie d’Emden :Les oies sont les précieuses alliées des femmes et des hommes. Depuis très longtemps, elles sont présentes dans nos basses-cours, où elles se promènent fièrement, accompagnant le jars, ce mâle insolent qui toise ses congénères. Le bavardage d’une oie est très bruyant. Soit elle cacarde, soit elle siffle, soit elle criaille, mais elle est toujours assourdissante.

 

L’élevage de l’oie d’Emden est documenté depuis le XIIIe siècle. Aussi connue sous le nom de Schwanengans (oie-cygne) est la plus ancienne et la plus grosse race d’oie domestique allemande. L’impression générale de la plus lourde des oies domestiques est harmonieuse, car toutes les transitions coulent l’une dans l’autre grâce à son cou exceptionnellement long qui explique d’ailleurs cette dénomination élégante d’oie cygne ainsi que sa diffusion mondiale.

L’oie d’Emden est une oie de prairie exceptionnelle…

 

Les oies du Capitole

Les oies du Capitole désignent un événement historique mystifié, dans lequel des oies ont donné l’alerte contre une attaque nocturne gauloise.

«Au début de la république romaine, profitant d’une nuit assez claire, et se faisant précéder d’un éclaireur, les Gaulois s’avancèrent (sur un passage escarpé menant au Capitole), en lui tendant leurs armes dans les endroits difficiles, et s’appuyant, se soulevant, se tirant l’un l’autre, suivant que les lieux l’exigeaient,ils parvinrent jusqu’au sommet. Ils gardaient un si profond silence, qu’ils trompèrent non seulement les sentinelles, mais même les chiens, animal qu’éveille le moindre bruit nocturne.

Mais ils ne purent échapper aux oies sacrées de Junon, que, malgré la plus cruelle disette, on avait épargnées, ce qui sauva Rome.

 

Car, éveillé par leurs cris et par le battement de leurs ailes, Marcus Manlius, qui trois ans auparavant avait été consul, et qui s’était fort distingué dans la guerre, s’arme aussitôt, et s’élance en appelant aux armes ses compagnons et tandis qu’ils s’empressent au hasard, lui, du choc de son bouclier, renverse un Gaulois qui déjà était parvenu tout en haut. La chute de celui-ci entraîne ceux qui le suivaient de plus près, et pendant que les autres, troublés, et jetant leurs armes, se cramponnent avec les mains aux rochers contre lesquels ils s’appuient, Manlius les égorge. Bientôt, les Romains réunis accablent l’ennemi de traits et de pierres qui écrasent et précipitent jusqu’en bas le détachement tout entier.

 

Les poules et coqs : Gallus gallus domesticus, en français la Poule domestique (femelle), le coq domestique (mâle), est une sous-espèce de l’ordre des Galliformes. Cet oiseau, principalement issu de la domestication d’une espèce sauvage particulière (le Coq doré), est élevé à la fois pour sa chair, pour ses œufs, pour le combat, pour le chant, parfois pour ses plumes et plus rarement encore pour sa crête (rites).

 

Le mâle de la poule est le coq. Un jeune est appelé poussin et un pré-adulte mâle est appelé coquelet puis devient poulet ; un poulet femelle est une poulette.

 

Le coq tient un rôle spécifique dans le troupeau. Lorsqu’il trouve un point d’alimentation intéressant (vers, larves, insectes), il le signale aux poules et les laisse manger sa trouvaille. Lorsqu’un prédateur s’approche ou qu’un rapace survole le troupeau, il donne l’alerte en poussant un grondement particulier. Dès qu’elles l’entendent, toutes les poules se mettent à l’abri sous un arbre ou un buisson. En cas d’attaque, le coq est celui qui fera face aux prédateurs. Il se sacrifie souvent pour donner le temps aux poules de s’enfuir.

 Dans une basse-cour, les poules sont clairement rangées par ordre de priorité pour la nourriture, les perchoirs, les partenaires sexuels ; généralement, la hiérarchie de dominance est linéaire : elle comporte un animal A qui domine tous les autres, un animal B qui les domine tous sauf l’animal A, etc. De la même manière, une hiérarchie de dominance règne au sein des coqs. 

 

Gauloise dorée

La gauloise dorée est de taille modeste. La poule pond régulièrement au printemps et durant l’été des œufs blancs d’au moins 60 grammes.

En dépit de sa domestication, cette race a conservé une partie de son caractère sauvage. En particulier la poule peut voler sur plusieurs dizaines de mètres à 5-6 mètres au-dessus du sol sans difficulté.

 

Le saviez vous ?

Le coq gaulois est un des symboles de la France, mais n’est pas un symbole officiel de la République. La reprise du coq comme symbole de la France daterait du Moyen-Âge et d’une moquerie anglaise, faisant remarquer que le mot « Gallus », en latin, désigne aussi bien le coq que le Gaulois.

 

La vache Highland: Cette race est connue pour être présente en Écosse depuis le VIe siècle. Aujourd’hui, son origine fait encore débat : est-elle originaire d’Écosse ou importée de Scandinavie ? Cette race de bovins est, quoi qu’il en soit, l’une des plus proche de celle élevée par les Vikings.

 

La vache highland est une race très ancienne, robuste et habituée aux climats très rudes. Elles est rustique, demande peu de soins, et est capable de vivre dans les conditions les plus dures : froid, neige, marais… Elle s’adapte également aux climats tempérés de nos régions. La vache highland se nourrit d’une grande variété de végétaux de types arbustifs, ce qui fait une excellente débroussailleuse.

Petite vache robuste, sa fourrure la met à l’abri des intempéries. Les 2 couches : sous poils laineux et poils de couverture long et grossier. L’épaisseur de sa peau la protège des attaques des mouches et des moustiques. Ses cornes imposantes larges et épaisses trônent sur sa tête courte et large. Elle pèse:400 à 500 kg (femelle) 500 à 750 kg (mâle). 5 couleurs la caractérise : rouge, brun, blond, blanc, noire. La plus répandue est rouge.

 

La vache highland a un tempérament fier, pacifique et curieux ce qui la rende particulièrement attachante.

 

 

Le Mereens : L’origine du Mérens est très ancienne, il se dit communément qu’elle se perd dans la nuit des temps. Ce cheval est autochtone à la haute vallée de l’Ariège, près de l’Andorre. D’après les ouvrages grand public, l’ancêtre direct du Mérens gagne cette vallée pendant le quaternaire, il y a 15 000 ans. Cet animal adapté au climat froid se déplace peut-être vers les montagnes pour échapper au réchauffement climatique qui accompagne la fin de la dernière période glaciaire La théorie du vétérinaire Paul Prunet évoque un « cheval aryen » issu de la deuxième migration américaine, vers 60 000 ans avant notre ère. Quoi qu’il en soit, la race remonte vraisemblablement à la Préhistoire, son isolement sur plusieurs millénaires expliquerait son homogénéité remarquable. Une étude espagnole le rattache au tronc des races de chevaux dites Cantabriques-pyrénéennes (cántabro-pirenaico). La morphologie du Mérens est le résultat du rude milieu montagnard où il vit, elle rappelle beaucoup celle des chevaux magdaléniens peints et gravés sur les parois de la grotte de Niaux, il y a quelque 13 000 ans, représentant des têtes ou des corps d’animaux avec un pelage dense adapté aux climats froids, un crâne de forme mérengaise, une barbe caractéristique sous les joues, et des crins très abondants.

 

 

Grâce à l’isolement de sa montagne natale, le Merens n’a subi que très peu de croisements étrangers, peut-être essentiellement avec des chevaux orientaux. Sa morphologie évoque d’une lointaine parenté avec eux, ses allures relevées et la tête hispanique de certains animaux attestent aussi de croisements possibles avec de petits chevaux espagnols noirs, qui lui ressemblent beaucoup.

Le Mérens est domestiqué à partir du néolithique, la sélection par l’homme faisant peu à peu évoluer son modèle vers l’actuel.

 

 

Antiquité et Moyen Âge

Jules César mentionne de petits chevaux noirs qu’il décrit avec précision dans le passage de ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, concernant la défaite de Crassus contre les Sotiates et leur cavalerie. Le Mérens est peut-être utilisé comme animal de bât par les romains, qui l’emmènent avec eux. Ce petit cheval noir est connu, et décrit, durant toute l’antiquité.

De possibles Mérens sont également mentionnés au Moyen-Âge. Des traces du cheval de Charlemagne, Tencendur, sont connues par la culture populaire dans les environs de Bouan. Une célèbre statuette carolingienne montrant Charlemagne sur une petite monture a fait l’objet d’un examen approfondi qui a révélé l’animal comme très proche des Mérens, d’une taille ne dépassant pas 1,40 m au garrot.

Au XIIe siècle, une princesse cathare aurait gravi le pog de Montségur sur le dos d’un petit cheval noir au pied sûr, et au XIVe siècle les mêmes petits chevaux noirs sont cités dans les armées de Gaston Fébus …

 

Le Cheval Espagnol ou Le Genet d’Espagne : Le genet d’Espagne ou simplement genet, jinete en espagnol est un type de cheval compact et musclé de tempérament calme, possédant des allures supplémentaires, en particulier l’amble. Le nom genet décrit un type plutôt qu’une race et n’est plus employé de nos jours, mais se retrouve très fréquemment dans les documents du Moyen-Age pour désigner une monture.

Jinete, désigne un cavalier léger qui monte à la jineta, soit avec les jambes repliées. Ce nom fait référence au style de monte avec des étriers plus courts, qu’ils préfèrent pour obtenir un meilleur rassembler.  Prestigieux, il est souvent utilisé comme cheval de selle léger, palefroi ou haquenée au Moyen-Age, l’époque à laquelle il est très réputé. Par sa diffusion dans toute l’Europe, il est l’origine de nombreuses races de chevaux, comme le pure race espagnole, le frison…

 

Le genet d’Espagne est le meilleur cheval de selle, du Moyen-Age à la Renaissance et durant une partie des Temps modernes.

 

 

Origines :

Il faut remonter aux conquêtes musulmanes qui débutent en 711 en Espagne pour voir débarquer les cavaliers arabes mais surtout berbères ainsi que leurs chevaux récemment enrôlés lors de la conquête du Maghreb.

Les historiens s’accordent sur le fait que c’est grâce à leur cavalerie qu’ils ont remportés d’aussi nombreuses et rapides victoires jusqu’à Poitiers. D’une part leurs chevaux étaient plus rapides et plus maniables, mais pour mieux encaisser les arrêts brusques et les mouvements rapides, les cavaliers arabes montaient avec des étriers très courts, monte que les espagnols ont appelée « à la jineta ». Elle était très différente de celle des européens d’alors qui chaussaient leurs étriers extrêmement longs et montaient jambes tendues et en avant. C’est la première hypothèse étymologique du nom « genet ».

 

La deuxième étymologie, que j’affectionne plus particulièrement, vient du nom des tribus berbères qui ont combattues sur le vieux continent avec leurs chevaux : « les zénètes ». La prononciation du « z » ayant progressivement tourné en « g » pour donner « genet ». On parle en effet, de cavaliers « arabes », la plupart des peintures illustrant cet épisode ayant été faites aux 19° siècle où l’orientaliste était très en vogue, elles représentent ces fiers conquérants sur de magnifiques pur-sangs arabes.

A partir de la moitié du 8° siècle, la Reconquista permet aux espagnols de récupérer les chevaux laissés sur place par les musulmans. La réputation des cavaliers arabes et de leurs chevaux ayant certainement marqué l’Europe entière, les espagnols gardent très jalousement ces chevaux et commencent leur élevage en effectuant très peu de croisements avec les races locales.

 

Moyen-Age :

A partir de la Reconquista, le Genet très réputé dans toute l’Europe est élevé et utilisé principalement comme destrier, c’est-à-dire comme cheval de guerre. Sa rareté lui donne une très grande valeur, il n’est utilisé que par la noblesse et son histoire est mêlée à celle de la chevalerie. Il n’y a pas d’écrits sur les élevages ou les races de chevaux utilisées à cette époque, au Moyen-Age les chevaux sont désignés selon leur utilisation. Le Genet en tant que destrier appartenait donc à la catégorie la plus prestigieuse de chevaux de l’époque. Quand les chevaliers ne font pas la guerre, ils tournoient ou ils vont à la chasse, discipline où le Genet excelle là encore du fait de son endurance et de sa robustesse.

Du fait de son calme et de sa grande valeur, il est aussi très prisé comme palefroi, c’est-à-dire cheval de marche, utilisé pour se déplacer autant par les chevaliers que par les dames. Va sans dire que savoir ambler n’était pas non plus une option pour un palefroi qui se respecte, mais bien un équipement de série. C’était un peu la voiture de luxe de l’époque.

 

Quelques petites définitions :

 

L’amble : L’amble est une sorte d’allure de marche rapide de certains quadrupèdes. Les quadrupèdes marchent généralement par bipèdes diagonaux, alors qu’un quadrupède faisant de l’amble marche par bipèdes latéraux. C’est à dire la pose des membres antérieurs droit et postérieur droit, puis la pose des membres antérieurs gauche et postérieur gauche. Il bouge donc ses deux jambes du même coté simultanément.

 

Rassembler : Le rassembler est, dans le domaine de l’équitation une attitude du cheval particulièrement recherchée dans la pratique de l’équitation classique et également pour le dressage moderne. Cette attitude consiste pour le cheval à engager ses postérieurs sous lui tout en abaissant ses hanches, poussant son rein et soutenant son encolure. Celle-ci demande beaucoup de tact et de finesse de la part du cavalier.

 

Palefroi : Le palefroi est, durant le Moyen-Age, un type de cheval de grande valeur utilisé pour la selle, par opposition au destrier, monture de guerre. Il ne s’agit pas d’une race. C’est un cheval de marche utilisé par le chevalier ou par la dame pour se déplacer.

 

Haquenée : Une haquenée est un cheval ou plus fréquemment une jument d’allure douce, allant ordinairement à l’amble,que montaient fréquemment les dames du Moyen-Age.

 

 

Crédit photos Zoé BACHELET