Moine de l’abbaye d’Ourscamp, Dizenier (Doyen), de passage sur la Seigneurie de la Motte de Lacheni, an de grâce MCXXXVII

 

L’Abbaye Notre Dame d’Ourcamp

Sur l’emplacement d’un ancien oratoire fondé par saint Éloi en 641, l’abbaye Notre-Dame d’Ourscamp fut établie en 1129 par saint Bernard à la demande de Simon de Vermandois, évêque de Noyon, cousin du roi de France Louis VI le Gros. Elle devint l’un des plus importants monastères cisterciens de la France du Nord.

 

Historique

La commune d’Ourscamp a pour étymologie Ursi campus, le champ de l’Ours; ces mots rappellent le miracle qu’opéra Saint-Eloi. Cet évêque, voulant se créer une retraite, faisait défricher le terrain par un bœuf attelé à une charrue; un ours dont la forêt pullulait se jeta sur l’animal et l’étrangla. Aux cris du valet, Saint-Eloi accourut; à peine eut il entendu le récit, qu’il somma l’ours à comparaître devant lui, il ordonna au féroce animal de s’atteler à la place du bœuf qu’il avait tué; ce qu’il exécuta avec la plus grande docilité !

Saint-Eloi fit construire un oratoire en ce lieu, avec une église, qui devint bientôt paroissiale. Simon de Vermandois évêque de Noyon (et frère de Raoul, conte de Vermandois) étant dans son château de Mauconseil fut frappé d’une vision qui lui apparut; à ces signes il reconnut que le seigneur voulait qu’une abbaye lui fut élevé près de la chapelle de Saint-Eloi.

En 1129, l’évêque Simon, entreprit de fonder l’abbaye sur ce lieu consacré par les souvenirs de l’apôtre Noyonnais. Il réalisa son projet le 10 décembre et placé le nouveau monastère sous l’invocation de la Sainte vierge et y appela une colonie de Clairvaux dont l’ordre brillait alors du plus vif éclat. Saint Bernard y envoya 12 moines… des biens de toute sorte ne tardèrent pas à enrichir le monastère. Le Roi Louis VII le Gros, confirma en 1138 sa fondation et toutes les propriétés qui déjà lui étaient attribués.

 

 

Le saviez vous ?

L’abbaye d’Ourscamp fut dévastée en 1358 par une garnison d’Anglais de la forteresse de Monconseil (le château de Monconseil, Malum consilium, était situé sur la colline qui domine à l’ouest le village de Chiry). C’était une forteresse considérable qui commandait la vallée et qui joua un rôle important pendant les guerres du XIVe siècle. Elle correspondait avec les châteaux de Montplaisir au dessus d’Attichy, de Cousy et de Beaulieu en Vermandois …

      Ceulx de Mouconseil ardèrent et violerent la plus grande partie de la bonne abbaye d’Ourscamp dont moult despleut au capitaine quant il le sceut …

Il y avait alors à l’Abbaye d’Ourcamp, 120 moines de cœur et 80 convers. Les Anglais brûlèrent une partie des bâtiments, pillèrent le trésor, enlevèrent les vases sacrés et les reliques, ce qui peu donner une idée des richesses du couvent. Ils emmenèrent 423 chevaux, plus de 200 juments et poulains, 552 bêtes à cornes, 8000 bêtes à l’aine et 800 porcs !!!!

L’abbaye était l’une des plus opulentes de France : elle possédait les fermes des loges, d’Ereuse, du Transloy, des Logettes, de Warnavillers, de Puisieus, de la Malmaison près de Lacheni, de la Carmoy, de Parviler, des Loges , des Abattis, de Tillolet, les seigneuries de Sempigny, de Pimprez, de Gruny, de Bailly où elle avait des viviers, le moulin d’Eparmont près de Montdidier, le droit de pêche dans l’Oise, la Forêt d’Ourscamp etc …

 

Terminologie

Le mot «abbaye» n’apparaît qu’au XIe siècle au sein du cénobitisme : on ne le rencontre pas dans la règle de saint Benoît, où figure le mot «monastère». C’est l’ordre de Cluny qui est à l’origine de l’évolution des dénominations et qui définit l’organisation d’une abbaye, notion principalement rattachée au catholicisme.

Les conditions pour élever un monastère au rang d’abbaye varient suivant la règle de chaque ordre religieux. Par exemple, chez les moines trappistes, une maison nouvellement fondée est d’abord :

  • une « fondation », partie de la maison-mère ;

  • un « prieuré » (simple ou majeur) quand elle atteint un nombre de moines (ou moniales) et une autonomie financière suffisants ;

  • puis une « abbaye », quand elle est pleinement autonome, que ce soit en nombre de moines (ou moniales), en bâtiments et en ressources.

Les ordres monastiques, les chapitres canoniaux (de chanoinesses surtout), les communautés de chanoines réguliers ont vocation à fonder des abbayes.

Le prieuré et le couvent connaissent le même genre d’organisation que les abbayes, mais n’ont généralement pas d’abbé ou d’abbesse à leur tête ; ils dépendent d’une abbaye « mère » ou directement du supérieur de l’ordre monastique.

 

Choix du site

La première question qui se pose est celle du site de la nouvelle fondation : pourquoi les moines allaient-ils se perdre si loin, dans des lieux inhospitaliers, souvent dans des conditions climatiques posant de redoutables problèmes ?

La réponse est simple : ils recherchent avant tout la solitude. Mais encore faut-il trouver le moyen de survivre ; il leur faut des terres, des pâturages, de l’eau et une forêt :

  • des terres rendues cultivables par assèchement, irrigation, essartage, défrichage et écobuage ;

  • des pâtures pour les bêtes ;

  • de l’eau pour la cuisine, le nettoyage des locaux et l’assainissement des lieux d’aisance, les soins du corps, l’arrosage des jardins, les viviers, la fabrication de la bière, la force motrice des moulins ;

  • une forêt de petits chênes, de bouleaux et de charmes — c’est le cas de l’immense forêt d’Ardenne — fournit le bois de charpente, un grand nombre d’ustensiles et d’outils, des aliments pour hommes et animaux (miel, baies, glands, etc.), le combustible pour la cuisine et pour la métallurgie (les 30 ouvriers des forges d’Orval sont ravitaillés par plus de 460 bûcherons).

 

Éléments de base

Le cœur de l’abbaye est l’église. Tout autour se dressent les bâtiments nécessaires à la vie conventuelle : cloître, salle capitulaire, bibliothèque, parloir, chauffoir, dortoir, latrines, salle d’ablutions, réfectoire, cuisine, porterie, infirmerie, potager, brasserie, fromagerie, pressoir à vin, caves, magasins à provisions, boulangerie, buanderie, étables, écuries, soues, granges, locaux d’hébergement, viviers, ruchers, vergers, carrés d’herbes médicinales. Les particularités architecturales propres à quelques ordres religieux figurent à la section  Architecture

 

Architecture

Ancêtre : le monastère oriental

La nécessité de se défendre contre les attaques, l’économie d’espace et les besoins de circulation au sein de la communauté ont dicté peu à peu une disposition spécifique des pièces dans un monastère. De larges piliers de construction étaient érigés, avec de puissants murs extérieurs capables de résister à l’assaut de l’ennemi. À l’intérieur, tous les édifices nécessaires étaient disposés autour d’une ou plusieurs cours ouvertes, généralement entourées de cloîtres. L’exemple typique d’un agencement oriental peut être trouvé dans le monastère de la Grande laure (Sainte Laure, « Lavra » en copte) du mont Athos en Grèce, plus précisément en Macédoine de l’Est, et qui a été édifié en 961-963 (Laure de saint Athanase).

Le monastère, comme la grande majorité des monastères orientaux, est entouré d’un solide mur blanc entourant une zone de 10 000 à 16 000 m2. Le côté le plus long fait près de 150 mètres. Il y a seulement une entrée principale sur la face nord, défendue par trois portes d’acier séparées. Près de l’entrée se trouve une grande tour , ce qui est une constante des monastères du Levant. Une petite poterne se trouve en. L’enceinte comprend deux grandes cours ouvertes, entourées de bâtiments qui communiquent avec les galeries du cloître en bois ou en pierre. La cour extérieure, plus grande, contient les entrepôts, les granges  et la cuisine , ainsi que d’autres pièces communiquant avec le réfectoire. Près de la porte d’entrée, on trouve une hôtellerie s’ouvrant sur un cloître. La cour intérieure est entourée d’un cloître sur lequel s’ouvrent les cellules monacales. Au centre de cette cour se trouve l’église, un bâtiment carré avec une abside en croix de type byzantin et un narthex surmonté d’une coupole. Devant l’église se trouve une fontaine de marbre couverte d’un dôme reposant sur des colonnes. S’ouvrant sur la partie ouest du cloître, mais se trouvant en fait dans la cour extérieure, se trouve le réfectoire, un vaste bâtiment en croix large de 30 mètres et long d’autant, décoré de fresques de saints. À son extrémité, on note un petit recoin circulaire qui rappelle le triclinium du palais du Latran à Rome, et dans lequel est placé le siège de l’abbé. Cette pièce est également utilisée comme lieu de réunion, les moines orientaux prenant habituellement leur repas dans des cellules séparées.

 

Fonctions et habitants d’une abbaye bénédictine

Fonctions

  • L’abbé : les abbayes « en règle » sont dirigées par des abbés « réguliers » qui participent pleinement à la communauté de l’abbaye et qui sont garants de sa fonction religieuse. La règle de saint Benoît regorge de mots tels que arbitrium (pouvoir), judicium (décision, jugement), praeceptum (règle), voluntas (bon vouloir), permissio (permission), qui soulignent fortement combien le gouvernement du monastère est personnel et tout entier dans les mains (in arbitrio) de l’abbé à qui il est recommandé de ne pas exercer un pouvoir tyrannique.

    Dérive de la fonction : fréquemment, l’autorité royale a modifié le statut des monastères en abbayes en commende. Ainsi elle nommait à leur tête un clerc non moine appelé « abbé commendataire », qui pouvait vivre en dehors de l’abbaye — voire ne jamais s’y rendre — et bénéficiait de revenus liés à l’entretien de sa charge. La commende, abus fréquent, a entraîné le déclin de nombreuses abbayes, avec la paupérisation de la communauté et l’abandon progressif de sa vocation initiale religieuse, conséquence des frustrations et colères qu’elle a engendrées chez les moines.

    Certaines villes furent dirigées par les supérieurs d’une de leurs abbayes, on parle alors de « prince-abbé » : ce fut le cas de Saint-Riquier, Quedlinbourg, Gandersheim ou Fritzlar.

  • Le prieur : l’abbé se choisit un prieur pour le seconder durant son abbatiat. Il est au premier rang des « officiers » (obaedentiarii) qui sont chargés d’aider l’abbé à gouverner les hommes et à administrer les choses. Dire que ce fonctionnaire a les faveurs de Benoît de Nursie serait excessif, le partage des pouvoirs n’a pas ses faveurs. Il précise aussitôt : ce prieur exécutera « avec respect tout ce qui lui sera ordonné par l’abbé, il ne fera rien contre la volonté ou les ordres de l’abbé, il observera d’autant plus soigneusement les préceptes de la Règle qu’il a été placé au-dessus des autres ». Le chapitre 65, qui décrit l’institution des prieurs, débute par les mots scandala (mauvais exemple, scandale), superbia (orgueil), tyrannides (tyrannie), dissensiones (discorde), invidiae (envie, jalousie), rixae (querelle), detractationes (contestation), etc.

  • Les doyens : dès le chapitre 21 de sa Règle, Benoît parle des doyens ou dizeniers, c’est-à-dire des « frères de bonne réputation et de sainte vie, choisis non d’après le rang, mais selon leur mérite de vie et la sagesse de leur doctrine, afin qu’en toute sûreté, l’abbé puisse, en partie, se décharger sur eux ». Mais même dans le cas de ces hommes d’élite, la Règle prévoit que l’un ou l’autre pourrait se gonfler d’orgueil et se montrer répréhensible. Saint Benoît ne nourrit guère d’illusions sur ses ouailles.

  • Le cellérier : le cellararius est l’économe, l’intendant, l’administrateur général. Il veille au ravitaillement de la communauté, achète et vend les terrains et les bois, surveille les granges et les ateliers. Il est demandé à ce personnage important d’avoir au moins les qualités suivantes : l’obligeance, la mesure, la courtoisie, la bonne humeur, la politesse. Il a sous ses ordres :

    • le chevecier (de capicerius, étymologiquement « celui qui a la garde du chevet de l’église »), aussi appelé « luminier » (il est chargé du luminaire de l’église), sorte de trésorier qui règle les émoluments des chanteurs, du maréchal-ferrant et du vétérinaire, et s’occupe des ornements d’autel et des vêtements des religieux ;

    • le réfectoriste ;

    • le grainetier, spécialement chargé de veiller au bon ensemencement des terres, et qui avait le boulanger (pistor) sous ses ordres ;

    • le jardinier (hortulanus) ;

    • le gardien des viviers, des vignes et des grains ;

    • le pitancier (pistancerius) ;

    • le connétable ou gardien des écuries ;

    • un organisateur de la cuisine et des repas, aux côtés duquel œuvrent le cellerarius coquinae (de la cuisine) et le cellerarius vini (des vins) .

  • Le camérier, dit aussi chambrier, chambellan (chamberlain en anglais), reçoit les revenus du monastère, gère et ordonne les fonds, tient sous clé l’argent, les reliques, les archives, les titres de propriété, les contrats d’affaires. Il doit veiller au confort des frères et leur fournir notamment les essuie-mains, l’eau chaude pour le rasage, le savon, le cirage, aidé en cela par un vestiarius. Le sous-chambrier allume les lampes au crépuscule et les éteint à l’aurore .

  • Le préchantre (praecantor), donne le ton à l’église, règle les rythmes des offices, enseigne le chant aux moines et aux enfants, a la charge de la bibliothèque, a la responsabilité du scriptorium. Son adjoint, le succentor, a pour mission, durant les offices de nuit, de rappeler à l’ordre les frères quelque peu somnolents

  • L’hôtelier (hostiliarius, hospitalerius), est chargé d’accueillir les hôtes de passage, spécialement les « frères dans la foi » et pèlerins. Il doit être au moins affable, souriant, diligent, d’allure respectable, de conversation agréable, disert, de contact facile, en un mot « extraverti ». Il veille à la parfaite propreté des locaux, du linge, de la vaisselle, des couvertures, des nappes et des couverts et, en hiver, fait préparer du feu et des chandelles. Il veille à ce que le cérémonial qui est prévu pour accueillir les hôtes soit en tous points respecté. Il s’entretient avec les hôtes et leur propose, si besoin il y a, de se laver les mains, manger, boire, se reposer. Le jour du départ, il procède à une tournée d’inspection pour vérifier que les hôtes n’oublient rien ou n’emportent rien.

  • Le maître des novices : dans la Règle, il n’est cité qu’en passant, sous le nom de senior « apte à scruter les âmes et à surveiller les novices attentivement ». « Où que ce soit, on les gardera en surveillance jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de raison » (quinze ans à l’époque de la Règle).

  • Le chancelier : les abbayes ont, très tôt, une chancellerie, dont les officiers portent le nom de scriptor, notarius, cancelarius. On appelle « marguillier » (matricularius), le religieux qui tient les registres.

  • Le sacristain : le sacrorum custos a la responsabilité des vases sacrés et du trésor de l’église. Il veille à la propreté et au bon ordre de l’église, assure l’éclairage de l’église, du réfectoire, des appartements de l’abbé, du cellier, des locaux occupés par les hôtes. Il fournit les charbons ardents qui permettent à l’officiant de se réchauffer les mains, procure, en été, le foin et les plantes aromatiques nécessaires pour couvrir la terre des salles où il n’y a ni plancher, ni pavement.

  • L’infirmier a la charge des malades. Il doit être au moins « craignant Dieu, dévoué et soigneux ». Il doit s’occuper du jardin aux plantes médicinales, donner les soins nécessaires, assurer l’entretien du feu dans l’infirmerie et son éclairage, la nuit, et célébrer la messe chaque jour. L’infirmerie n’accueille pas que les malades : les vieillards, les infirmes, les déprimés y ont aussi leur place. On peut y parler, on y joue de la musique à l’intention des frères mélancoliques. On est dispensé de l’office et du travail, toutes bonnes raisons de se porter malade plus souvent qu’il n’est nécessaire.

  • L’aumônier : l’l’elemosynarius est chargé de distribuer les aumônes aux pauvres, aux mendiants, aux pèlerins, aux veuves, aux orphelins, aux clercs démunis, aux voyageurs, aux lépreux, etc. Il doit au moins se montrer bon, modéré, rempli de compassion et de charité, supporter sans impatience les plaintes et les récriminations de ceux qui l’assaillent sans cesse…

  • Les visiteurs : de tous les « officiers », les plus importants sont les visitatores, ces missi dominici du pouvoir central, chargés de vérifier, sur place, si la vie quotidienne des couvents se déroule comme il convient, conformément aux préceptes de la Règle et aux décisions du chapitre général. Leurs pouvoirs sont grands : ce sont ceux que leur ont délégué le pouvoir central lui-même. Ils vont jusqu’à leur permettre de déposer un abbé ou de déplacer un religieux d’une abbaye dans une autre.

 

Habitants du monastère

  • Au Moyen Âge, l’abbaye grouille de personnes qui ne sont pas des religieux : frères lais artisans ; serfs qui, en échange de leur travail, participent aux prières et aux bonnes œuvres du monastère et ont, de ce fait, quelques garanties pour leur salut personnel ; serfs volontaires, hommes libres engagés vis-à-vis de l’abbaye par un lien de servage personnel et la prestation d’un cens annuel ; affranchis et colons, tenanciers d’un lopin de terre monastique ; prébendiers — vieux ménages, accidentés du travail, serviteurs vieillis, vétérans plus ou moins valides — qui, en échange de la donation de leurs biens, des menus services qu’ils peuvent encore rendre ou parce qu’ils jouissent d’un bénéfice appelé « pain de l’oblat », reçoivent une pension alimentaire ; travailleurs salariés ; apprentis ; écoliers ; enfants « offerts » par leurs parents à l’abbaye ; oblats aussi appelés « offerts », « donnés », « voués », « rendus », laïques qui ont offert leur personne, leur travail et leurs biens au monastère, qui promettent obéissance à l’abbé, mais gardent leur liberté juridique, etc. L’économie intérieure de l’abbaye suppose la présence active de moines profès, c’est-à-dire de moines ayant prononcé leurs vœux religieux au cours d’une cérémonie solennelle. Les profès sont assimilés aux clercs : à l’origine, les prêtres étaient assez rares parmi eux. Mais assez vite, et en tous cas dès le X siècle, une grosse partie des moines a accédé aux ordres sacrés. On trouve aussi des novices, des convers, ou familiers, moines entrés adultes au monastère et le plus souvent illettrés. Au début, ils ne sont pas des religieux à part entière, on leur confie surtout des travaux manuels et leurs prières sont plus courtes ; mais à la fin du X siècle, ils sont admis à prononcer des vœux, sans devenir des moines au sens plein du terme

  • Logement du candidat aux vœux le candidat aux vœux est mal reçu, on le fait attendre à « la porte » pendant « quatre ou cinq jours » s’il persiste dans sa demande, on le loge pendant quelques jours dans « le logis des hôtes ». De là, il passe dans « le logement des moines » où il est pris en charge par un doyen. S’il persiste après deux mois, on lui lit la Règle intégralement, s’il tient bon, on le conduit à « la maison des novices » où, durant six mois, il étudie, médite, mange et dort. On lui relit la Règle ; s’il tient bon, son stage est prolongé de quatre mois et on lui relit la Règle une fois de plus. S’il promet de garder toutes choses et d’observer tout ce qui lui sera commandé, alors il est reçu et logé dans la communauté.

  • Prêtres et moines « étrangers » :

    • pour être admis dans le monastère, le prêtre doit insister, lui aussi, s’engager à respecter la discipline de la Règle et garder le rang où il est entré dans la communauté ;

    • le moine « étranger, survenant de contrées lointaines » est admis à la condition qu’il ne vienne pas « troubler le monastère par ses vaines exigences », qu’il ne soit « ni prétentieux ni vicieux ». S’il ne répond pas à ces critères, il est « poliment » Invité à s’en aller.

 

Notes et références

Cet article est partiellement issu de l’article de Wikipédia intitulé « abbaye d’Ourscamp, abbaye dans l’Oise » graves XIII: cantons de Ressons sur Matz / Ribécourt 1838. Notes personnelles.